Été 2003 : Le Var face aux incendies
En 2003, le département du Var a été le théâtre de tragiques feux de forêt qui ont laissé des cicatrices indélébiles. Une année marquée par des flammes dévastatrices, des évacuations massives et des héros qui ont bravé l’enfer pour protéger nos forêts. Cette année-là, 73 300 hectares ont été brûlés en France, et environ 20 % du massif de l’Estérel et des Maures ont été engloutis par les flammes. Aujourd’hui, nous vous proposons de revenir sur la chronologie de cet événement hors normes.
Le 17 juillet :
Vers 14 heures 15, dans le massif de l’Estérel situé dans la partie Est du département, un premier incendie se déclare.
À 14 heures 37, un autre incendie se déclare sur la commune de Vidauban dans une zone périurbaine. L’incendie est repéré par un HBE*, qui à 14h40 effectuera son premier largage, alors que le feu s’était déjà bien développé. Malgré l’intervention de 69 GIFF* et 13 ABE*, le feu aura parcouru en seulement 8 heures, 22 km jusqu’à la mer, en brûlant 6 744 hectares. Sur son passage, l’incendie aura partiellement détruit 1 camping et une dizaine de maisons.
Le 25 juillet :
À 14 heures 42, un incendie se déclare sur la commune de Fréjus, à proximité du quartier de la Tour de Mare. Attisé par un vent soufflant à 50 km/h, le feu gagne très vite en intensité et peut atteindre le département voisin des Alpes-Maritimes très rapidement. Sur place, pas moins de 50 GIFF et 8 ABE sont déployés pour circonscrire l’incendie. Plutôt rare, on assistera même au déploiement d’un HBE italien. Dans la soirée, le feu sera fixé au niveau du Mont Vinaigre, à 10 km de son point d’éclosion, après avoir brulé 924 hectares.
Le 28 juillet :
À 16 heures 18, un premier feu de forêt se déclare sur la commune de Puget-sur-Argens. Sur place, 5 GIFF seront engagés et réussiront à contenir l’incendie à 111 hectares brûlés et 1 camping détruit.
Il est 16 heures 23 lorsque la commune de Vidauban s’apprête à être de nouveau touchée par un incendie de grande ampleur, 11 jours après le premier. Dès le début, le feu est extrêmement virulent et menace déjà des zones résidentielles. En seulement 3 heures, il parcourt 15 kilomètres et entraîne l’évacuation de milliers d’habitants et de vacanciers. Malheureusement, cet incendie aura tué 4 civils sur son passage, dont 3 étrangers. Sur place, 9 ABE ainsi que près de 1000 sapeurs-pompiers ont tout fait pour contenir les flammes.
2 heures plus tard, à 18 heures 15, un nouvel incendie se déclare sur la commune de La Motte. Le feu se situe en plein massif et tout comme celui de Vidauban, il est très virulent. Dans sa première heure, il parcourt 3 km malgré des zones cultivées avec des vignes. Devant lui, 3 grands campings ainsi qu’une zone résidentielle se retrouvent en danger. Sur place, ce sont pas moins de 51 GIFF et 7 ABE qui tentent de contenir le sinistre. Celui-ci parviendra à brûler 1960 hectares. Devant l’ampleur des sinistres, la France demande pour la première fois de son histoire une aide internationale pour lutter contre les incendies. De nombreux pompiers italiens viendront en renfort.
Le 21 août :
Entre 16 heures 58 et 17 heures 9, sur la commune de la Garde-Freinet, 4 départs de feu sont signalés. Dans l’axe de propagation, un hameau est menacé par les flammes. Les sapeurs-pompiers demandent très vite des renforts terrestres et aériens. À 19 heures 50, un autre départ de feu éclate sur la commune, à proximité des 4 précédents. Au total, ces feux auront brûlé 378 hectares, un chiffre qui aurait pu être bien plus important sans l’engagement en nombre des sapeurs-pompiers et de la sécurité civile, puisqu’en effet, 26 GIFF et 23 moyens aériens seront intervenus.
Le 31 août :
À 9 heures 36, un feu éclate en plein massif sur la commune du Cannet-des-Maures. Au même moment, d’autres incendies sont en cours comme à la Roque Esclapon (50 km) ou encore aux Arcs (10 km). Ces 2 feux auront brûlé 116 hectares et nécessité l’intervention de 34 GIFF alors qu’en simultané, Le Cannet-des-Maures est en proie aux flammes.
Sur cet incendie, la situation est particulièrement compliquée. Dès le premier jour, 38 GIFF, 5 bulldozers, 4 HBE et 11 ABE sont engagés. Malheureusement, ça ne s’arrête pas là.
À 14h34, dans le département voisin des Alpes-Maritimes, un départ de feu est signalé et il inquiète particulièrement puisque de nombreuses habitations et campings se trouvent à proximité. Les sapeurs-pompiers se retrouvent très vite débordés, ce qui permettra à cet incendie de se développer. Sur place, il faudra pas moins de 592 soldats du feu pour venir à bout des flammes qui auront brûlé 234 hectares, une dizaine de maisons, 4 entrepôts, 15 voitures et 2 campings. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer.
Pendant ce temps, l’incendie du Cannet-des-Maures continue sa progression jour après jour. Le 1er septembre, la presqu’île de Saint-Tropez est menacée d’encerclement et les effectifs sont relevés à 51 GIFF. Entre la commune de Grimaud et de Collobrières, le feu était virulent. Sur place, un des engins du centre de la Seyne-sur-Mer est encerclé par les flammes. Malgré l’auto-protection, Georges Lahaye, Michel Giovannini et Patrick Zedda meurent brûlés vifs. Leur sacrifice ne doit jamais être oublié.
Cet incendie aura brûlé 2726 hectares, plusieurs habitations ainsi que 4 engins d’incendie.
Léxique :
HBE : Hélicoptère Bombardier d’Eau
GIFF : Groupe d’intervention Feux de Forêt
ABE : Avion Bombardier d’Eau


Vidéo montrant la rapidité de l’incendie de la Motte (28/07)
Journal du 20 heures après les feux de Vidauban I et de l’Estérel (18/07)





